Articles

Pubalgie : Définition, traitements, conseils et Ostéopathie

DEFINITION 

La pubalgie est une affection douloureuse touchant la région de la symphyse pubienne, la jonction entre les deux os pubiens située à l’avant du bassin. Elle est caractérisée par une douleur aiguë, sourde ou lancinante, souvent associée à une gêne fonctionnelle.

PHYSIOPATHOLOGIE

La physiopathologie de la pubalgie est complexe et multifactorielle. Elle peut résulter d’une surcharge mécanique ou d’un déséquilibre musculaire des muscles de la hanche et de la cuisse, notamment des adducteurs et des abdominaux, qui participent à la stabilisation de la symphyse pubienne. Elle peut également être liée à des pathologies sous-jacentes, telles qu’une hernie inguinale, une pathologie articulaire ou une lésion nerveuse.

ANATOMIE

La symphyse pubienne est une articulation fibrocartilagineuse qui relie les deux os pubiens. Elle est entourée de ligaments qui maintiennent la stabilité de l’articulation. Les muscles adducteurs de la hanche et les muscles abdominaux participent également à la stabilité de la symphyse pubienne.

Le bassin est une structure en forme d’anneau, composé en arrière du sacrum et du coccyx, et en latéral des deux os iliaques ou coxal.

Ce bassin comporte donc plusieurs articulations :

  • La plus célèbre est l’articulation sacro-iliaque au nombre de deux (droite et gauche).
  • Une articulation médiane unique qui met en contact les deux pubis pour former la symphyse pubienne en avant. La symphyse pubienne a pour surface articulaire les faces médiales du pubis, c’est la surface symphysaire. C’est deux surfaces symphysaires sont séparées par un disque interpubien qui est du fibrocartilage. Ces surfaces articulaires sont orientées en bas et en médial dont le sommet est inférieur. Elles sont recouvertes de cartilage hyalin qui au fur et à mesure des années se calcifie. Au niveau du disque interpubien, on peut avoir une déhiscence ou un foramen qui s’appelle la fente interpubienne.

Les moyens d’union sont au nombre de 4 qui sont représentés sous forme de ligament :

  • Le ligament interpubien antérieur qui s’attache sur les faces antérieures des deux corps du pubis et qui vient croiser la symphyse pubienne.
  • Le ligament interpubien supérieur qui est très fin qui s’attache sur les bords supérieurs des deux corps du pubis et qui vient croiser la symphyse pubienne.
  • Le ligament interpubien postérieur qui est encore plus fin que le ligament interpubien antérieur.
  • Le ligament interpubien inférieur qui est très résistant et porte aussi le nom de ligament arqué qui croise la symphyse pubienne et qui s’attache sur les bords inférieurs des deux corps des pubis.

En cas de pubalgie, la douleur est généralement localisée à la région de la symphyse pubienne, mais peut également irradier vers les muscles adducteurs de la hanche, le bas ventre, le périnée, les hanches ou le bas du dos.

Les muscles adducteurs

Ils sont au nombre de trois, ils ont la particularité d’occuper tout l’intérieur de la cuisse. Ils font partie de la région médiale de la cuisse et sont accompagnés de deux muscles : le muscle pectiné et le muscle gracile.

Le muscle gracile : C’est un muscle polyarticulaire

Origine : Corps et branche inférieure du pubis, proche de la symphyse pubienne.

Trajet : en bas, quasi vertical.

Terminaison : sur le tibia, au niveau de sa face postérieure.

Innervation : le nerf obturateur.

Action : fléchisseur et rotateur médial du genou, adducteur accessoire de la cuisse.

Le muscle pectiné

Origine : bord supérieur de la hanche pubienne.

Trajet : il se dirige en bas, en latéral et en arrière.

Terminaison : bord postérieur du fémur, sur la ligne pectiné du fémur.

Innervation : nerf fémoral et nerf obturateur.

Action : Adducteur de la cuisse.

Le muscle long adducteur      

Origine : Face antérieure du corps du pubis, au dessous du tubercule pubien.

Trajet : en bas, en latéral et en arrière.

Terminaison : il se termine sur le tiers moyen de la ligne âpre.

Innervation : Nerf fémoral et nerf obturateur.

Action : adducteur de la cuisse, rotateur latéral.

Le muscle court adducteur

Origine : branche inférieure du pubis.

Trajet : en bas, en latéral.

Terminaison : il se termine sur le tiers supérieur de la ligne âpre.

Innervation : nerf obturateur.

Action : adducteur de la cuisse.

Le muscle grand adducteur       

Il a deux faisceaux :

  • Le faisceau antérieur

Origine : Branche inférieure du pubis et branche de l’ischion.

Trajet : il présente une torsion de façon que les fibres médiales soient plus horizontales et plus hautes que les latérales.

Terminaison : il se termine sur la ligne âpre ainsi que sur la ligne supra-condylaire médiale.

Innervation : nerf obturateur.

Action : c’est l’adducteur principal

  • Le faisceau postérieur

Origine : bord inférieur de la tubérosité ischiatique.

Trajet : Il est vertical.

Terminaison : il se termine sur le tubercule de l’adducteur.

Innervation : nerf sciatique.

Action : c’est l’adducteur principal.

EPIDEMIOLOGIE

La pubalgie est une douleur chronique de la région pubienne, qui survient généralement chez les sportifs : football, hockey, danse, course à pied, vélo… Elle est causée par une inflammation ou une lésion des muscles, tendons ou ligaments qui soutiennent la symphyse pubienne.

L’épidémiologie de la pubalgie est complexe, car elle dépend de nombreux facteurs, tels que l’âge, le sexe, le type d’activité sportive, le niveau de compétition et le terrain de jeu (sol mal adapté). Cependant, on estime que la prévalence de la pubalgie chez les sportifs varie de 2% à 18%, selon les études. Les hommes semblent être plus touchés que les femmes. Les sports les plus à risque (dans l’ordre de prévalence) sont le football, le hockey sur glace, l’athlétisme, gymnastique et la danse. La pubalgie peut survenir à tout âge, mais elle est plus fréquente chez les jeunes adultes, en particulier chez les sportifs de haut niveau.

TRAITEMENTS

La prise en charge de la pubalgie dépend de la cause et de la sévérité de la douleur. Les traitements possibles comprennent :

  1. Repos et glace : Le repos est essentiel pour permettre aux tissus de se désinflammer. L’application de glace peut réduire l’inflammation et soulager la douleur.
  2. Médicaments : Les médicaments anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) peuvent aider à réduire l’inflammation et la douleur. Des antalgiques peuvent aussi être prescrit selon l’intensité de votre douleur. Dans les cas plus graves, des injections de corticostéroïdes peuvent être nécessaires.
  3. Kinésithérapie : Les exercices de renforcement et d’étirement peuvent aider à améliorer la stabilité et la souplesse des muscles de la hanche et de la cuisse.
  4. Ostéopathie : les ostéopathes utilisent des techniques manuelles douces pour aider à rétablir l’équilibre et la fonction normale des structures musculosquelettiques qui sont quant à elles déséquilibrées voire bloquées.
  5. Chirurgie : Dans les cas graves et résistants aux autres traitements, une intervention chirurgicale peut être nécessaire pour réparer les muscles ou les tendons endommagés.
  6. Rééducation : Après la chirurgie ou une période prolongée de repos, une rééducation peut être nécessaire pour retrouver la force et la flexibilité des muscles.

Les conséquences de la pubalgie dépendent également de la cause sous-jacente. Si la pubalgie est causée par une surutilisation, une modification de l’activité physique peut être nécessaire pour éviter la récidive de la douleur. Dans les cas plus graves, une intervention chirurgicale (qui reste exceptionnelle) peut être nécessaire, ce qui peut entraîner une période de récupération prolongée.

BENEFICES DE L’OSTEOPATHIE

L’ostéopathie peut aider à soulager les douleurs et les tensions associées à la pubalgie en traitant les déséquilibres musculosquelettiques qui peuvent en être la cause. L’ostéopathe utilisera diverses techniques adaptées en incluant les manipulations articulaires, les mobilisations douces, le relâchement myofascial. Le traitement des « triggers points » sera une aide précieuse dans la diminution des tensions musculaires et les techniques neurales permettront de réduire vos douleurs de façon significative.

Plus précisément, les bénéfices de l’ostéopathie sur la pubalgie peuvent inclure :

  • Soulagement de la douleur et de l’inflammation
  • Amélioration de la mobilité et de la flexibilité des articulations et des tissus mous
  • Réduction des tensions musculaires
  • Correction des déséquilibres posturaux et musculosquelettiques
  • Prévention des récidives de la pubalgie

Il est important de souligner que chaque cas de pubalgie est unique, et que le traitement ostéopathique sera adapté à chaque patient en fonction de ses besoins et de sa condition spécifique. Il est recommandé de consulter un ostéopathe formé et expérimenté pour obtenir un traitement efficace et sûr de la pubalgie.

CONSEILS

Bien sûr, voici quelques conseils pour prévenir ou soulager une pubalgie :

  1. Évitez les activités sportives ou mouvements comme les sauts, les rotations, les mouvements de flexion et extension répétés.
  2. Pratiquez une activité physique régulière pour renforcer les muscles de la région pelvienne et abdominale et ainsi améliorer la flexibilité de ces muscles.
  3. Étirez vous avant et après chaque séance de sport pour prévenir les blessures.
  4. Utilisez des chaussures appropriées pour votre activité sportive avec un soutien adéquat de vos pieds et de votre posture.
  5. Assurez vous d’avoir une technique de mouvement appropriée pour votre activité sportive ou exercice.
  6. En cas de douleur, arrêtez immédiatement votre activité et consultez un professionnel de la santé.
  7. Si vous avez une pubalgie diagnostiquée, suivez les recommandations de votre professionnel de la santé.
  8.  Consultez votre ostéopathe.
  9. Modifiez votre activité physique si besoin.
  10. Enfin et surtout : Soyez patient lors de la récupération de la pubalgie. En effet, votre guérison peut prendre du temps et nécessiter une rééducation complète avant de reprendre vos activités sportives habituelles.

Guillaume SOLAZ (Ostéopathe D.O, Le Thor – Vaucluse)

Angélique ILLMANN (Ostéopathe D.O, Le Thor – Vaucluse)

Lucas GIL (Ostéopathe D.O, Le Thor – Vaucluse)

Marion WYSOCKI (Ostéopathe D.O, Le Thor – Vaucluse)


Avertissement médical & Précautions d’utilisation

L’information présentée ne saurait en aucun cas remplacer un avis médical. Consultez immédiatement votre médecin si vous constatez des douleurs inhabituelles ou le service d’urgences.

Les conseils et exercices présentés dans les vidéos, podcasts ou articles diffusés sur nos sites sont proposés par un professionnel ostéopathe diplômé. Ils sont délivrés dans un cadre de prévention médicale et d’éducation thérapeutique du patient. Ils ne sauraient en aucun cas se substituer à une consultation médicale personnalisée.

Nous vous invitons à demander conseil à votre médecin avant leur mise en application.

Chaque cas étant particulier, un examen médical est nécessaire pour aboutir à un diagnostic. Si les symptômes persistent ou s’aggravent, il est impératif de consulter un médecin ou le service d’urgences.

Vous reconnaissez être pleinement informé du risque que peut représenter la pratique d’exercices physiques et êtes seul responsable de leur bonne exécution.

La responsabilité des auteurs ne saurait être engagée si une blessure survenait lors de la mise en application d’un de ces exercices ou conseils.