Hernie discale, définition, traitements, conseils et Ostéopathie

Hernie discale, définition, traitements, conseils et Ostéopathie

Définition

La hernie discale est une pathologie qui affecte les disques intervertébraux de la colonne vertébrale. Ces disques sont des structures fibro-cartilagineuses qui séparent les vertèbres et permettent l’amortissement des chocs et la flexibilité de la colonne vertébrale. La hernie discale se produit lorsqu’une partie du noyau pulpeux, le gel situé au centre du disque, est poussée à travers une fissure ou une déchirure au niveau de l’anneau fibreux (annulus fibrosus) qui entoure le disque. Cette protrusion peut ensuite comprimer les racines nerveuses qui émergent de la colonne vertébrale et provoquer des symptômes tels que des douleurs, des engourdissements et des picotements dans les zones innervées par ces racines nerveuses. La hernie discale peut survenir à n’importe quel niveau de la colonne vertébrale, mais elle est plus fréquente dans les régions lombaire et cervicale.

Les facteurs de risques

  1. L’âge : la fréquence augmente statistiquement chez les personnes de plus de 35 ans.
  2. Obésité : L’excès de poids augmente la pression sur la colonne vertébrale et peut augmenter le risque de hernie discale.
  3. Sédentarité : Un mode de vie sédentaire peut affaiblir les muscles du dos, augmenter la pression sur la colonne vertébrale.
  4. Posture incorrecte : Une mauvaise posture prolongée peut entraîner une tension excessive sur les disques intervertébraux.
  5. Tabagisme : Les substances toxiques contenues dans la cigarette empêchent une bonne vascularisation, entrainant de facto une déhiscence (usure) prématurée des disques intervertébraux.
  6. Mouvements répétitifs : qui impliquent la colonne vertébrale, comme le port de charge ou les mouvements forcés du tronc, peuvent entraîner une usure excessive des disques intervertébraux.
  7. Facteurs génétiques : Certaines personnes peuvent avoir une prédisposition génétique à la hernie discale.
  8. Blessures : Les blessures à la colonne vertébrale, comme les chutes ou les accidents de voiture, peuvent endommager les articulations zygapophysaires (processus articulaires postérieurs vertébraux) créant avec le temps de l’arthrose qui sera accompagnée d’une usure des disques intervertébraux ; réalisant ainsi la pathologie discarthrosique.
  9. Le stress émotionnel : peut provoquer une tension excessive dans les muscles du dos, augmenter la pression sur la colonne vertébrale et augmenter le risque de hernie discale.
  10. Activités sportives intenses : Les activités sportives qui impliquent des mouvements répétitifs ou des impacts répétés, comme la gymnastique, le football, le rugby, la course à pied (sur sol non adapté), certains sports de combat à impact ou le tennis, peuvent augmenter le risque de hernie discale.

Les symptômes des hernies discales

 La Douleur : La douleur secondaire à une hernie discale lombaire aura pour origine le bas du dos et pourra irradier dans une jambe réalisant une cruralgie ou une sciatalgie. Quant à la hernie discale cervicale, la douleur aura pour origine le cou et pourra irradier dans un bras réalisant une névralgie cervico-brachiale (NCB). Une douleur descendant en bas du genou ou en bas du coude est un signe qui porte à croire en la présence d’une hernie discale (c’est un signe de compression d’une racine nerveuse).

Les symptômes douloureux peuvent être augmentés par le fait de tousser, de rire, d’éternuer ou d’aller à la selle.

A noter que certaines hernies discales peuvent passer totalement inaperçues puisqu’elles ne causent aucune douleur est sont dites asymptomatiques.

Faiblesse : un disque intervertébral qui comprime une racine nerveuse peut entrainer une faiblesse des muscles qui sont innervés par le nerf en question. L’intensité de la compression définira la gravité des symptômes, allant d’une simple hypotonie à une paralysie temporaire du muscle (parésie) voire à une paralysie totale (urgence chirurgicale).

Engourdissements : un disque intervertébral qui comprime une racine nerveuse peut également entrainer des engourdissements aux régions cutanées qui sont innervées par le nerf atteint. L’intensité de la compression définira la gravité des symptômes, allant de simples paresthésies (picotements, fourmillements, piqûres, brûlures) à une anesthésie complète (perte de toute sensibilité).

Quelles sont les zones les plus touchées ?

  • La hernie discale C6-C7 : entre la sixième (C6) et la septième vertèbre cervicale (C7) qui provoque une névralgie cervico-brachiale (NCB) entrainant des douleurs dans le bras jusqu’aux doigts.
  • La hernie discale L3-L4 : située entre la troisième vertèbre lombaire (L3) et la quatrième vertèbre lombaire (L4) provoquant une cruralgie.
  • La hernie discale L4-L5 : située entre la quatrième lombaire (L4) et la cinquième lombaire (L5) qui provoque des douleurs partant des dernières lombaires pour descendre ensuite dans la partie latérale du membre inférieur jusque dans le gros orteil réalisant la sciatique L4-L5.
  • La hernie discale L5-S1 : située entre la cinquième lombaire (L5) et la première vertèbre sacrée (S1) qui provoque des douleurs partant des dernières lombaires pour descendre dans la fesse et la partie postérieure du membre inférieur jusque dans le cinquième orteil réalisant la sciatique L5-S1.

Hernie discale L4-L5 visualisée par IRM

Hernie discale C4-C5 visualisée par IRM

Les traitements

Les traitements seront adaptés à chaque patient, tant dans l’intensité de la douleur mais surtout au niveau de son étiologie (causalité).

  1. La prise en charge médicamenteuse : Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) peuvent être prescrits pour réduire l’inflammation et soulager la douleur. Les opioïdes peuvent être utilisés, mais ils sont généralement prescrits à court terme en raison de leur potentiel d’effets secondaires et des risques de dépendance. Les myorelaxants (relaxants musculaires) peuvent aider à réduire les spasmes musculaires et la douleur.
  2. La kinésithérapie : peut aider à soulager la douleur et améliorer la mobilité en utilisant des exercices de renforcement musculaire, des étirements et des massages. L’objectif est de renforcer les muscles du dos et de l’abdomen afin de soutenir la colonne vertébrale et ainsi réduire la pression sur le disque intervertébral.
  3. L’ostéopathie peut également être utile dans le traitement des hernies discales. Elle peut aider à soulager les douleurs, améliorer la mobilité articulaire et la circulation sanguine autour de la zone touchée. Par des techniques myotensives, l’ostéopathe sera à même de réduire les tensions musculaires. Les techniques utilisées en ostéopathie pour traiter les hernies discales comprennent la mobilisation articulaire douce, le relâchement myofascial les manipulations vertébrales douces et les techniques neurales (destinées aux différents nerfs atteints par la hernie discale).
  4. Les infiltrations : Les infiltrations de corticostéroïdes peuvent être utilisées pour réduire l’inflammation et soulager la douleur. Elles sont généralement réservées aux cas de hernies discales plus graves ou persistantes qui ne répondent pas à d’autres traitements.
  5. La chirurgie : La chirurgie peut être recommandée si les autres traitements n’ont pas réussi à soulager la douleur ou si la hernie discale est particulièrement grave. Les types de chirurgie comprennent la discectomie (consiste à retirer une partie ou la totalité du disque endommagé), la laminectomie consiste à retirer une partie de l’os pour soulager la pression sur le nerf) et l’arthrodèse (qui est le résultat de la fusion de deux ou plusieurs vertèbres avec du matériel du type plaque, vis ou prothèse discale) pour stabiliser la colonne vertébrale.

Conseils

  1. Évitez les mouvements brusques et les positions qui sollicitent le dos, tels que le port de charges lourdes ou le fait de rester debout ou assis pendant de longues périodes.
  2. Pratiquez régulièrement des exercices de renforcement musculaire pour soutenir votre colonne vertébrale, tels que la natation, la marche ou le yoga.
  3. Maintenez un poids santé pour éviter une pression excessive sur votre dos.
  4. Soyez vigilant quant à votre posture et évitez de vous pencher ou de vous tordre de manière inutile.
  5. Évitez de fumer car la nicotine peut réduire l’apport sanguin dans la colonne vertébrale, ce qui peut aggraver les symptômes de la hernie discale.
  6. Hydratez vous régulièrement et suffisamment. Les disques intervertébraux ont besoin d’eau afin de garder les turgescences (volume).
  7. Consultez un ostéopathe et un kinésithérapeute pour des conseils spécifiques en matière de traitement et d’exercice physique adapté à votre condition.
  8. Si la douleur est intense, consultez votre médecin pour des options de traitement supplémentaires, telles que des analgésiques ou des injections de corticostéroïdes.

Ostéopathie mon amie

Le traitement ostéopathique des hernies discales consiste en une approche globale du patient, en prenant en compte les différents facteurs qui peuvent favoriser la survenue de celles-ci. Votre ostéopathe travaillera sur la posture, la mobilité articulaire, la musculature, l’alimentation, le sommeil, le stress tout en prenant en compte vos antécédents médicaux.

Le panel des outils que votre ostéopathe pourra être amené à utiliser pour soulager les symptômes de la hernie discale seront variés :

  1. Manipulation vertébrale : les techniques de manipulation douces vertébrales précises auront pour but d’améliorer la mobilité articulaire, réduisant la pression sur le disque intervertébral et soulager la douleur.
  2. Techniques de tissus mous péri-articulaires et myotensives : l’ostéopathe peut également utiliser des techniques de mobilisation tissulaires douces (destinées aux muscles, fascias, ligaments…) afin de réduire la pression sur le disque intervertébral.
  3. Techniques neurales (spécialité du cabinet) : destinées aux différents nerfs souffrant de ou des hernies en question.
  4.  Techniques viscérales : l’ostéopathe peut mobiliser certaines structures viscérales qui prennent attaches sur la colonne vertébrale.
  5. Entrées posturales : Les différentes entrées posturales sont les pieds (modification de certains points d’appuis plantaires), les yeux (le regard devant toujours se retrouver en position horizontale, le complexe articulaire cervical C0-C1-C2 sera en adaptation permanente), les dents (ATM : articulation temporo-mandibulaire) seront rééquilibrés par un traitement ostéopathique adapté. A noter que votre ostéopathe pourra être amené à vous conseiller d’aller consulter votre ophtalmologue (entrée posturale « yeux »), votre dentiste (entrée posturale « dents ») et/ou votre podologue (entrée posturale « pieds ») si besoin.

Quels sont les bénéfices de l’ostéopathie sur les hernies discales ?

  • Réduction de la douleur
  • Amélioration de la mobilité articulaire
  • Réduction de la tension musculaire
  • Amélioration de la posture
  • Réduction de l’inflammation

Guillaume SOLAZ (Ostéopathe D.O, Le Thor – Vaucluse)

Lucas GIL (Ostéopathe D.O, Le Thor – Vaucluse)

Angélique ILLMANN (Ostéopathe D.O, Le Thor – Vaucluse)

Marion WYSOCKI (Ostéopathe D.O, Le Thor – Vaucluse)

Léna BURLET (Ostéopathe D.O, Le Thor – Vaucluse)


Avertissement médical & Précautions d’utilisation

L’information présentée ne saurait en aucun cas remplacer un avis médical. Consultez immédiatement votre médecin si vous constatez des douleurs inhabituelles ou le service d’urgences.

Les conseils et exercices présentés dans les vidéos, podcasts ou articles diffusés sur nos sites sont proposés par un professionnel ostéopathe diplômé. Ils sont délivrés dans un cadre de prévention médicale et d’éducation thérapeutique du patient. Ils ne sauraient en aucun cas se substituer à une consultation médicale personnalisée.

Nous vous invitons à demander conseil à votre médecin avant leur mise en application.

Chaque cas étant particulier, un examen médical est nécessaire pour aboutir à un diagnostic. Si les symptômes persistent ou s’aggravent, il est impératif de consulter un médecin ou le service d’urgences.

Vous reconnaissez être pleinement informé du risque que peut représenter la pratique d’exercices physiques et êtes seul responsable de leur bonne exécution.

La responsabilité des auteurs ne saurait être engagée si une blessure survenait lors de la mise en application d’un de ces exercices ou conseils.

Méralgie paresthésique et Ostéopathie

DEFINITION

La méralgie paresthésique (méralgia paresthetica) ou névralgie fémoro-cutanée est une affection clinique neurologique relativement fréquente qui est causée par une lésion du nerf cutané latéral de la cuisse. Elle se caractérise par des douleurs et des sensations de brûlure, de picotement voire d’engourdissement (fourmillement) sur l’avant et l’extérieur de la cuisse ne dépassant pas l’articulation du genou. On la décrit classiquement comme une douleur brûlante en raquette. Elle est exagérée par l’effleurement des téguments, la position verticale prolongée ou la flexion de la hanche.

EXAMEN CLINIQUE

L’examen clinique retrouve un trouble sensitif de qualité variable : hyperesthésie, hypoesthésie, dysesthésies, etc., recouvrant le territoire du nerf cutané latéral de la cuisse. Son émergence dans la cuisse, médialement à l’épine iliaque antéro-supérieure (EIAS), peut être sensible à la pression.

ETIOLOGIES

La méralgie paresthésique est plus fréquente chez les personnes en surpoids, les femmes enceinte, celles qui portent des vêtements serrés ou qui exercent une pression sur la région de la cuisse et du bassin. Elle se retrouve aussi chez les patients qui ont subi une chirurgie dans cette région. Elle peut également être causée par des traumatismes, une neuropathie diabétique ou une sclérose en plaques.

UN PEU D’ANATOMIE

Le nerf cutané latéral de la cuisse provient de l’union des 2 racines nerveuses L2 et L3 provenant de la moëlle épinière. Ce nerf décrit un trajet descendant vers l’extérieur en décrivant une courbe à concavité inférieure. Il va rencontrer le ligament inguinal, par-dessous lequel il va cheminer (proche de l’épine iliaque antéro-supérieure : EIAS). C’est à ce niveau que le conflit se produit entre le nerf latéral de la cuisse et le ligament inguinal. Il va se diviser en 2 branches en donnant :

  • Une branche antérieure qui est destinée à l’innervation de la peau de la partie antérieure et latérale de la cuisse jusqu’au genou.
  • Une branche postérieure qui quant à elle sera destinée à l’innervation de la peau de la partie postérieure et latérale de la cuisse, de la fesse et du bord latéral de la jambe.

A noter que le nerf cutané latéral de la cuisse est un nerf exclusivement sensitif. La méralgie paresthésique ne crée donc pas de déficit moteur.

LES TRAITEMENTS

Les traitements de la méralgie paresthésique dépendent de la gravité de la douleur et de ses causes sous-jacentes

  1. Traitements médicamenteux : les opioïdes et les anti-inflammatoires non stéroïdiens AINS) sont parmi les médicaments qui peuvent être utilisés pour soulager la douleur. A noter que dans certaines formes, les antidépresseurs tricycliques ou les antiépileptiques peuvent être employés.
  2. Infiltrations : Les injections de corticoïdes retard du ligament inguinal à un travers de doigt et en avant de l’EIAS est le traitement de choix.
  3. Kinésithérapie : La physiothérapie peut aider à renforcer les muscles et les nerfs autour de la région touchée.
  4. Ostéopathie : Par des manipulations douces et adaptées, l’ostéopathie est une méthode de choix dans la prise en charge des névralgies dont fait partie la méralgie paresthésique.
  5. Thérapies complémentaires : acupuncture, sophrologie.
  6. Correction posturale : Bilan podologique en cas de déséquilibre postural.
  7. Changements de style de vie : des changements tels que la perte de poids, l’exercice régulier et le port de vêtements plus amples peuvent aider à réduire la douleur.
  8. Chirurgie : Dans les cas graves et de façon très exceptionnelle, une intervention chirurgicale (la neurolyse du nerf fémoro-cutané) peut être proposé pour libérer le nerf pincé. Elle n’est réservée qu’à des situations sélectionnées après échec du traitement médical

OSTEOPATHIE MON AMIE

Il est important de consulter un ostéopathe formé à cette problématique et qui travaille en collaboration avec les autres professionnels de la santé impliqués dans la prise en charge des névralgies.

L’ostéopathie est une méthode de choix, non invasive (chirurgie/infiltrations), pour soulager les symptômes de la méralgie paresthésique. L’ostéopathe travaillera par des manipulations douces et adaptées sur le ligament inguinal et donc sur la mobilité du cadre osseux tel que le bassin (os iliaque et sacrum). Il pourra éventuellement orienter son traitement sur les genoux ainsi que le rachis (notamment lombaire). Il sera souvent amené à travailler sur les organes pelviens, digestif ou urinaires qui pourraient concourir à la cause et à la symptomatologie de la méralgie paresthésique. La prise en charge ostéopathique visera à réduire la douleur et à traiter les blocages du conflit entre le nerf et le ligament inguinal. Votre ostéopathe pourra utiliser diverses techniques : structurelle, fonctionnelles, fascias, étirements… afin de réduire les tensions, les blocages et donc le conflit qui créent les douleurs associées à la méralgie paresthésique. Dans tous les cas, il s’adaptera à vos douleurs.

CONSEILS

En termes de conseils d’hygiène, il sera important d’éviter les vêtements serrés et de perdre du poids si nécessaire. Le port de ceinture sera à éviter dans un premier temps.

Guillaume SOLAZ (Ostéopathe D.O, Le Thor – Vaucluse)

Angélique ILLMANN (Ostéopathe D.O, Le Thor – Vaucluse)


Avertissement médical & Précautions d’utilisation

L’information présentée ne saurait en aucun cas remplacer un avis médical. Consultez immédiatement votre médecin si vous constatez des douleurs inhabituelles ou le service d’urgences.

Les conseils et exercices présentés dans les vidéos, podcasts ou articles diffusés sur nos sites sont proposés par un professionnel ostéopathe diplômé. Ils sont délivrés dans un cadre de prévention médicale et d’éducation thérapeutique du patient. Ils ne sauraient en aucun cas se substituer à une consultation médicale personnalisée.

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Chaque cas étant particulier, un examen médical est nécessaire pour aboutir à un diagnostic. Si les symptômes persistent ou s’aggravent, il est impératif de consulter un médecin ou le service d’urgences.

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Cruralgie, comment la reconnaitre ? Conduite à tenir, traitements & ostéopathie

Cruralgie, comment la reconnaître ? Conduite à tenir, traitements & ostéopathie

La cruralgie est une névralgie du nerf crural appelé aussi nerf fémoral. Il s’agit du nerf sensitif et moteur de la face antérieure de la cuisse. La cruralgie décrit une douleur du membre inférieur du devant de la cuisse en irradiant jusqu’au pied. Elle reste souvent associée à des lombalgies (douleurs lombaires) et formera ce que l’on dénomme : la lombocruralgie.

Attention à ne pas confondre la cruralgie avec la sciatalgieLa sciatalgie étant une sensation douloureuse sur le trajet du nerf sciatique dû généralement à un spasme du muscle piriforme ou encore avec la sciatique qui elle décrit un trajet douloureux postérieur au membre inférieur.

Un peu d’anatomie

Le nerf crural (ou nerf fémoral) prend son origine au niveau des vertèbres lombaires L2, L3 et L4. Il descend dans le bassin et la jambe en passant entre le muscle iliaque et le muscle psoas. Dans la jambe, le nerf fémoral se divise en plusieurs branches. C’est un nerf mixte : il est donc sensitif et moteur.

Il possède plusieurs racines qui naissent de la moelle épinière. Ses racines descendent dans le canal lombaire délimité par les vertèbres afin de former avec les racines d’autres nerfs : « la queue de cheval ». À noter que la moelle épinière s’arrête au niveau de L1 voire L2. Ce qui signifie qu’au-delà de L2, il n’y a plus que des racines des nerfs.

Les deux principales racines du nerf crural (ou fémoral) sont :

  • La racine L2 qui sort entre L1 (1ère vertèbre lombaire) et L2 (2èmevertèbre lombaire).
  • La racine L3 qui sort entre L2 et L3.
  • La racine L4 qui elle sort entre L3 et L4.

La névralgie crurale se caractérise principalement par une douleur dans la cuisse ou dans la jambe. En fonction de la branche du nerf atteinte et de la zone qu’elle innerve, la douleur peut irradier dans différentes zones :

  • Racine L2 : douleur du dos vers le pli de l’aine.
  • Racine L3 : douleur vers la face avant de la cuisse et le genou.
  • Racine L4 : douleur du dos vers la face antéro-externe de la cuisse, le genou et la face interne du tibia.

Les vertèbres sont des éléments de soutien qui sont articulées entre elles, permettant les mouvements du dos (rachis). Elles sont séparées par des disques (disques intervertébraux) qui sont constitués d’un noyau (nucléus pulposus) entouré d’un anneau fibreux (annulus fibrosus).

Ces disques intervertébraux jouent un rôle d’amortisseurs et de répartiteurs des charges. Ils ont tendance à dégénérer rapidement : 25% des patients de 40 ans auront au moins un disque intervertébral détérioré.

Nous pouvons facilement imaginer sur cette image qu’une hernie discale puisse rentrer en conflit avec une des racines nerveuses.

 

 

Les symptômes de la cruralgie ou de la lombocruralgie

  • Une douleur du bas du dos qui est associée à des douleurs irradiantes dans le membre inférieur.
  • Une douleur souvent déclenchée par un effort.
  • Une douleur augmentée en position assise, lors d’épisodes de toux, d’éternuements ou lors des efforts.
  • Un engourdissement et une faiblesse musculaire pouvant survenir au niveau de la cuisse, de la jambe et du pied.
  • Des troubles de la sensibilité avec présence de fourmillements (paresthésies) au niveau du pli de l’aine, de la jambe ou du pied.
  • Le muscle psoas : le patient rencontre des difficultés à fléchir la hanche (rapprocher le genou du thorax ou lever la cuisse en position assise). Il s’aide de sa main pour entrer dans la voiture ou le lit.
  • Le muscle quadriceps : difficulté pour étendre la jambe pliée, le genou se verrouille difficilement en extension. La montée des escaliers est difficile voire impossible.
  • Les muscles releveurs du pied et de la cheville : le pied ne se relève plus. Le patient présente une démarche de steppage (atteinte du muscle tibial antérieur). Il doit soulever le genou du côté paralysé pour que le pied n’accroche pas le sol et ne traîne pas.

Attention : La cruralgie ne doit pas être confondue avec la sciatique, la sciatalgie ou encore la lombalgie.

Le mal de dos ou lombalgie reste localisé à la partie basse du dos ou région lombaire sans irradiation.

La sciatique quant à elle est une douleur prenant naissance au niveau du bas du dos avec une irradiation postérieure. Si la racine L5 est touchée, la douleur de la sciatique sera située derrière la cuisse, sur le côté externe du genou, sur le côté externe de la jambe, le dessus du pied et le gros orteil alors que si la racine S1 est touchée, la douleur de la sciatique sera située derrière la cuisse, derrière le genou, au niveau du mollet, du talon, de la plante et du bord externe du pied jusqu’aux 3 derniers orteils.

La cruralgie est une douleur du bas du dos qui descend devant la cuisse et jusqu’au genou, voire plus bas jusqu’au bord interne du pied. La douleur suit le trajet du nerf crural formé par des racines nerveuses L3 et L4.

La sciatalgie est un spasme du muscle piriforme (muscle pyramidal).


 

Trajet de la douleur lors d’une cruralgie

 

 

 

Les différentes formes de cruralgie « urgences chirurgicales »

  • La cruralgie paralysante avec déficit moteur de la jambe (cruralgie déficitaire) : urgence chirurgicale. Soit certains muscles ne se contractent plus soit le patient décrit une faiblesse pour effectuer le mouvement.
  • La cruralgie hyperalgique, non calmée par les médicaments antalgiques habituels : prise en charge en milieu hospitalier (urgences…).
  • La cruralgie associée à un syndrome de la queue de cheval. C’est-à-dire avec des troubles du contrôle des sphincters urinaire (difficultés à uriner, besoin urgent d’uriner…) et/ou anorectaux (constipation) : urgence chirurgicale.

 Quelles sont les causes de la cruralgie ?

  1. La cause la plus fréquente est la hernie discale.

Le disque intervertébral est constitué d’un anneau fibreux et au centre d’un noyau gélatineux. En cas de sur-sollicitations et/ou d’hyperpression, la partie centrale du disque (le noyau) peut se déplacer au sein de l’anneau périphérique puis faire une protrusion ou une saillie dans le canal rachidien pour former alors une hernie discale lombaire.

La douleur est due à la compression de l’une des racines du nerf crural par la hernie discale, associée à une inflammation réactionnelle.

Toutefois, l’existence d’une hernie discale n’est pas forcément associée à des lombosciatiques ou à des lombocruralgies. En effet, la hernie peut ne pas toucher et donc comprimer la racine.

  1. La sciatique de la femme enceinte

Les troubles de la posture observés lors de la grossesse entraînent souvent des lombosciatiques. La prise de poids pendant la grossesse, augmente en efforts de simples gestes de la vie courante.

  1. L’arthrose

L’arthrose des vertèbres lombaires peut être responsable d’un rétrécissement du canal lombaire appelé canal lombaire étroit.

  1. Un glissement d’une vertèbre.

Un spondylolisthésis est un glissement d’une vertèbre par rapport à la vertèbre sous-jacente.

  1. Une fracture vertébrale

Une fracture d’origine traumatique ou un tassement vertébral dû à l’ostéoporose.

  1. La spondylarthrite ankylosante qui est une maladie inflammatoire du rachis
  2. Une spondylodiscite (Infection du disque intervertébral) = urgence chirurgicale !

Les traitements

Les traitements seront adaptés à la cause de la sciatique et les principaux sont :

  • Les médicaments : antalgiques, anti-inflammatoires, myorelaxants.
  • La kinésithérapie (massage antalgique, étirement et exercices…).
  • L’ostéopathie (manipulations douces).

En cas d’échec thérapeutique :

Et la chirurgie ?

Elle sera proposée pour les cruralgies déficitaires (paralysantes), hyperalgiques, avec syndrome de la queue de cheval.

Ostéopathie mon amie

Après un interrogatoire minutieux et un examen clinique adapté, votre ostéopathe sera en mesure de vous prendre en charge selon la cause de votre cruralgie ou lombocruralgie si bien sûr l’ostéopathie n’est pas contre-indiquée dans votre cas.

Le but des manipulations (qui seront douces), sera de libérer les tensions s’exerçant sur le nerf crural afin de le soulager et donc de vous soulager. Votre thérapeute s’attardera sur votre rachis dorso-lombaire, votre bassin, vos muscles ainsi que votre posture.

Les techniques ostéopathiques employées seront destinées à libérer et retirer les blocages lombaires (Voir photo ci-contre) qui sont à l’origine de la cruralgie. Le but sera de faire relâcher les tensions nerveuses, articulaires et musculaires qui provoquent la compression du nerf crural.

Vous recevrez des conseils avisés afin de soulager durablement votre cruralgie ou lombocruralgie. Notez que ces conseils vous seront personnels et pourront être différents d’un patient à un autre.

 

 

Guillaume SOLAZ (Ostéopathe D.O, Le Thor – Vaucluse)

Angélique ILLMANN (Ostéopathe D.O, Le Thor – Vaucluse)


Avertissement médical & Précautions d’utilisation

L’information présentée ne saurait en aucun cas remplacer un avis médical. Consultez immédiatement votre médecin si vous constatez des douleurs inhabituelles ou le service d’urgences.

Les conseils et exercices présentés dans les vidéos, podcasts ou articles diffusés sur nos sites sont proposés par un professionnel ostéopathe diplômé. Ils sont délivrés dans un cadre de prévention médicale et d’éducation thérapeutique du patient. Ils ne sauraient en aucun cas se substituer à une consultation médicale personnalisée.

Nous vous invitons à demander conseil à votre médecin avant leur mise en application.

Chaque cas étant particulier, un examen médical est nécessaire pour aboutir à un diagnostic. Si les symptômes persistent ou s’aggravent, il est impératif de consulter un médecin ou le service d’urgences.

Vous reconnaissez être pleinement informé du risque que peut représenter la pratique d’exercices physiques et êtes seul responsable de leur bonne exécution.

La responsabilité des auteurs ne saurait être engagée si une blessure survenait lors de la mise en application d’un de ces exercices ou conseils.

Lumbago – Lombalgie – Conduite à tenir, traitements & ostéopathie

Lumbago – Lombalgie – Conduite à tenir, traitements & ostéopathie

Le lumbago, également connu sous le nom de lombalgie, est une douleur située dans le bas du dos au niveau du rachis lombaire. Il est généralement causé par une irritation ou une inflammation des muscles, des ligaments ou des disques intervertébraux dans la région lombaire de la colonne vertébrale. On parle souvent à tord du célèbre tour de rein ou mal aux reins. Cependant, il s’agit bien le plus souvent de ce que les patients décrivent comme étant bloqué du dos (blocage lombaire).

Physiopathologie

La physiopathologie du lumbago est complexe et peut inclure des facteurs tels que des lésions musculaires, des troubles de la posture, des problèmes de dégénérescence discale (hernie discale, protrusion discale) et des troubles mécaniques de la colonne vertébrale. Les traumatismes tels que les chutes, le port de charges, les accidents de voiture ou de la voie publique et les sports à haut impact peuvent également contribuer au développement du lumbago.

Fréquence et étiologies

Les lombalgies sont fréquentes en France et peuvent avoir diverses causes. Les causes les plus courantes incluent :

  • Les troubles mécaniques de la colonne lombaire : Les troubles mécaniques tels que les hernies discales, les déformations vertébrales et les troubles articulaires sont les causes les plus courantes de lumbagos en France.
  • Les lésions musculaires : Les lésions musculaires telles que les contractures et les déchirures peuvent également causer des lumbagos. Cela est souvent le cas chez les personnes qui effectuent des mouvements répétitifs ou qui portent des charges lourdes.
  • Les troubles de la colonne vertébrale : Les troubles de la colonne vertébrale tels que la scoliose, l’ostéoporose, l’arthrose et les tumeurs peuvent également causer des lumbagos.
  • Les facteurs psychologiques : Les facteurs psychologiques tels que le stress et l’anxiété peuvent également causer des lombalgies.

Il est important de noter que les lombalgies peuvent également être causées par une combinaison de ces facteurs.

Selon les données de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), les douleurs lombaires sont la principale cause de handicap dans le monde. En France, on estime qu’environ 80% de la population souffre de douleurs lombaires au cours de sa vie, et que le lumbago est la première cause de consultations chez les ostéopathes, la deuxième cause de consultations chez les kinésithérapeutes et la troisième cause de consultations chez les médecins généralistes.

Un peu d’anatomie

Colonne vertébrale

 

Les vertèbres sont des éléments de soutien qui sont articulées entre elles, permettant les mouvements du dos (rachis). Elles sont séparées par des disques (disques intervertébraux) qui sont constitués d’un noyau (nucléus pulposus) entouré d’un anneau fibreux (annulus fibrosus).

Ces disques intervertébraux jouent un rôle d’amortisseurs et de répartiteurs des charges. Ils ont tendance à dégénérer rapidement : 25% des patients de 40 ans auront au moins un disque intervertébral détérioré.

Nous pouvons facilement imaginer sur cette image qu’une hernie discale puisse rentrer en conflit avec une des racines nerveuses qui pourra donner une sciatique ou lombosciatique.

 

 

Les symptômes du lumbago ou de la lombalgie

  • Une douleur du bas du dos qui n’est pas accompagnée d’irradiation le long du membre inférieur (ne pas confondre avec la sciatique).
  • Une douleur souvent déclenchée par un effort ou un mouvement.
  • Une douleur augmentée lors d’épisodes de toux, d’éternuements ou lors des efforts.
  • Pas de troubles de la sensibilité.
  • Un soulagement ressenti en décubitus dorsal, les genoux pliés.

Attention : Le lumbago ou lombalgie ne doit pas être confondue avec la sciatique ou lombosciatique :

Le lumbago ou lombalgie reste localisé à la partie basse du dos ou région lombaire sans irradiation. (Schéma ci-contre à gauche).

 

 

 

 

Les traitements

Les traitements principaux sont :

  • Les médicaments : antalgiques, anti-inflammatoires, myorelaxants.
  • La kinésithérapie (massage antalgique, étirement et exercices…).
  • L’ostéopathie (manipulations douces).
  • Le mouvement.
  • La chaleur qui permet de soulager les tensions musculaires.
  • Infiltrations (si échecs des autres traitements précités).

Ostéopathie mon amie

Après un interrogatoire minutieux et un examen clinique adapté, votre ostéopathe sera en mesure de vous prendre en charge selon la cause de votre lumbago si bien sûr l’ostéopathie n’est pas contre-indiquée dans votre cas.

Votre ostéopathe pour traiter un lumbago utilisera des techniques manuelles pour manipuler les structures mécaniques de la colonne vertébrale et des tissus environnants. L’objectif de ces techniques est de rétablir la mobilité et l’équilibre des structures impliquées dans la douleur lombaire.

Les techniques utilisées peuvent inclure :

  • La manipulation vertébrale, qui consiste à utiliser des mouvements doux et précis des vertèbres permettant de rétablir la mobilité des articulations intervertébrales.
  • La mobilisation des tissus mous, qui utilise des pressions et des étirements pour améliorer la circulation sanguine et la souplesse des muscles et des ligaments.
  • Les techniques myofasciales qui visent à soulager les tensions et les douleurs des muscles et des fascias.

Manipulation lombaire

L’ostéopathe peut également utiliser des techniques pour améliorer la posture et éduquer les patients sur les moyens de prévenir les chutes. Il peut également vous orienter vers d’autres professionnels de santé si nécessaire (Kinésithérapeutes, podologue, médecin traitant…).

Il est important de noter que le traitement effectué par votre ostéopathe peut varier en fonction de la cause sous-jacente de la douleur lombaire et de la condition physique générale de chaque patient.

Vous recevrez des conseils avisés afin de soulager durablement votre lombalgie. Notez que ces conseils vous seront personnels et pourront être différents d’un patient à un autre. Voir article : « Comment bien se relever ? »

Les études scientifiques

Il existe un certain nombre d’études scientifiques qui ont examiné l’efficacité de l’ostéopathie dans le traitement du lumbago. Ces études ont généralement utilisé des méthodes de recherche contrôlées, telles que des essais contrôlés randomisés, pour évaluer l’efficacité de l’ostéopathie par rapport aux traitements médicaux courants.

Une étude de 2014, publiée dans le « Journal of Osteopathic Medicine », a comparé l’efficacité de l’ostéopathie à celle des analgésiques et des anti-inflammatoires dans le traitement de la douleur lombaire. Les résultats ont montré que les patients traités par ostéopathie obtenaient une réduction significative de la douleur et une amélioration de la fonction physique par rapport aux patients traités par des médicaments. L’ostéopathie est donc un traitement de choix par rapport aux traitements médicamenteux.

Une autre étude de 2011, publiée dans « le Journal of Manipulative and Physiological Therapeutics », a comparé l’efficacité de l’ostéopathie à celle de la physiothérapie dans le traitement de la douleur lombaire. Les résultats ont montré que les patients traités par ostéopathie obtenaient une réduction significative de la douleur et une amélioration de la fonction physique par rapport aux patients traités par physiothérapie. L’ostéopathie est donc un traitement de choix par rapport aux soins kinésithérapiques.

https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/31658037/

 

Guillaume SOLAZ (Ostéopathe D.O, Le Thor – Vaucluse)

Angélique ILLMANN (Ostéopathe D.O, Le Thor – Vaucluse)

Lucas GIL (Ostéopathe D.O, Le Thor – Vaucluse)

Marion WYSOCKI (Ostéopathe D.O, Le Thor – Vaucluse)

Léna BURLET (Ostéopathe D.O, Le Thor – Vaucluse)


Avertissement médical & Précautions d’utilisation

L’information présentée ne saurait en aucun cas remplacer un avis médical. Consultez immédiatement votre médecin si vous constatez des douleurs inhabituelles ou le service d’urgences.

Les conseils et exercices présentés dans les vidéos, podcasts ou articles diffusés sur nos sites sont proposés par un professionnel ostéopathe diplômé. Ils sont délivrés dans un cadre de prévention médicale et d’éducation thérapeutique du patient. Ils ne sauraient en aucun cas se substituer à une consultation médicale personnalisée.

Nous vous invitons à demander conseil à votre médecin avant leur mise en application.

Chaque cas étant particulier, un examen médical est nécessaire pour aboutir à un diagnostic. Si les symptômes persistent ou s’aggravent, il est impératif de consulter un médecin ou le service d’urgences.

Vous reconnaissez être pleinement informé du risque que peut représenter la pratique d’exercices physiques et êtes seul responsable de leur bonne exécution.

La responsabilité des auteurs ne saurait être engagée si une blessure survenait lors de la mise en application d’un de ces exercices ou conseils.

Syndrome du défilé thoraco-brachial & Ostéopathie

Syndrome du défilé thoraco-brachial & Ostéopathie

Définition

Le syndrome du défilé thoraco-brachial (SDTB) ou traversée thoraco-brachial est une pathologie assez courante et pourtant souvent mal connue. Le SDTB désigne une compression nerveuse, parfois veineuse ou plus rarement artérielle au niveau du passage entre le cou et les épaules. Il va se manifester généralement par des gênes ou douleurs dans le membre supérieur avec un engourdissement du bras et de la main, une perte de force et une sensation de faiblesse. Ces manifestations sont généralement déclenchées par la position du membre supérieur, associé avec un élément anatomique compressif et ou postural chez la personne.

Rappels anatomiques

L’enceinte du thorax, dans sa partie supérieure, communique avec l’extérieur par deux orifices, les défilés thoraciques. Ces hiatus constituent des points faibles où s’acharnent des différences de pression importantes et des tensions mécaniques énormes, sur tous les tissus mous qui les protègent et les empruntent.

Le défilé anatomique thoraco-brachial ou encore sterno-costo-claviculaire est la région de transition entre le cou, le médiastin et les membres supérieurs.

Il est compris entre la première côte au niveau latéral et inférieur et la clavicule au niveau antérieur et supérieur.

Latéralement ce défilé est fermé par les articulations sterno-costo-claviculaire et acromio-claviculaire.

A ces limites osseuses s’ajoutent des éléments myo-fasciaux qui cloisonnent cette région, formant ainsi différentes loges pour le passage des éléments vasculo-nerveux.

Dans ce défilé passent donc des éléments vasculo-nerveux importants. Nous trouverons des nerfs issus du plexus brachial, les artères subclavières et les veines subclavières pour les principaux.

Typiquement les artères subclavières gauches et droites montent dans le cou en avant et en latéral de la lordose,  au niveau du bord médial du muscle scalène antérieur. Après leur voyage dans ce muscle, elles descendent latéralement sur le bord latéral du scalène antérieur à la frontière externe de la première côte, au niveau de laquelle elles deviennent les artères axillaires. Il y a beaucoup de variations décrites dans la littérature concernant le trajet des artères subclavières par rapport aux muscles scalènes antérieurs. Celles-ci incluent le passage de l’artère subclavière droite en antérieur, à l’intérieur, ou en postérieur du scalène antérieur. Ces variations peuvent être présentes à cause d’un muscle hypertrophique, d’une tension de ce muscle, ou accompagnant des problèmes de tissu mou comme la présence de bandelettes musculaires fibrosées ou supplémentaires d’origine congénitale.

Cette traversée comprend trois passages successifs, particulièrement vulnérables pour le paquet vasculo-nerveux du membre supérieur. Ainsi nous trouverons :

  • le défilé inter-scalénique
  • la pince costo-claviculaire
  • la poulie coraco-brachiale.

Symptômes du SDTB

Le SDTB se manifeste par différents symptômes. Les symptômes qui lui sont associés sont classiquement divisés en signes vasculaires et neurologiques, une distinction basée sur les structures anatomiques sous-jacentes impliquées.  Des deux,  le signe neurologique est le plus fréquent. Les signes vasculaires impliquent la compression des vaisseaux, le plus généralement l’artère subclavière ou la veine, ou est secondaire à la formation d’un thrombus dans la circulation veineuse.

Les patients présentent en général des symptômes similaires avec des douleurs, des paresthésies, une faiblesse et un inconfort au niveau de leurs membres supérieurs. Ces symptômes seront aggravés par l’élévation du bras ou par une exagération des mouvements de la tête et du cou.

  • Les signes neurologiques

Les formes neurologiques sont classées en forme « vraie » associée à un déficit neurologique, présence d’une atrophie musculaire le plus souvent, et en forme neurologique douloureuse, sans déficit neurologique objectivé.

La compression de nerfs de façon chronique est rarement mise en évidence  de manière objective. L’une des manifestations classiques de vrai symptôme neurologique du SDTB est la main de Gilliatt-Sumner, caractérisée par l’atrophie sévère du muscle court abducteur du pouce, ainsi que l’atrophie moins sévère des muscles interosseux et muscles hypothénar du côté homo-latéral. Au-delà de ces signes physiques, le seul test objectif fiable est la mesure de vitesse de conduction du nerf, qui sera réduite à travers les nerfs affectés à une valeur de moins de 85 m/s. Dans les cas avancés de symptômes neurologiques dans un SDTB, des observations communes tendent à montrer une diminution du potentiel sensoriel le long du nerf ulnaire et a diminué le potentiel moteur le long du nerf médian.

Nous pourrons différencier les vrais cas de manifestations neurologiques du SDTB avec des cas contestés. Dans les cas avérés nous observerons des symptômes classiques caractéristiques avec une atrophie du muscle court abducteur du pouce et des formes de paresthésies typiques. Ces symptômes ne seront pas présents dans les cas contestés.

La cause la plus fréquente de cas contestés est le trauma, comme les wiplash injuries résultant d’accidents de voiture. Un patient présentera en général des douleurs dans le cou et dans les bras, souvent accompagnées par des douleurs d’épaules. Ces signes peuvent faire évoquer un SDTB, il faudra alors bien les différencier par l’interrogatoire, les tests cliniques voir par les examens complémentaires.

 Le fait qu’il existe des variations dans la présentation symptomatique de troubles neurologiques associés à un SDTB ajoute une difficulté dans la distinction avec un conflit plus distal du nerf et complique le diagnostic définitif.

  • Les signes artériels

Les manifestations artérielles du SDTB résultent généralement de la compression de l’artère subclavière chez des individus lorsque le  bras est maintenu au-dessus de leurs têtes et peut se présenter avec des signes typiques qui sont les symptômes de l’ischémie. Nous trouverons ainsi une douleur, une pâleur, des paresthésies, l’absence de pouls et des extrémités dont la température est mal régulée. La présence d’une côte cervicale ou d’une autre anomalie osseuse est fréquemment rapportée dans ces cas. Ici les paresthésies se manifesteront de manière globale au niveau du membre supérieur concerné, sans trajet précis. Un trajet précis évoque l’atteinte d’un nerf et non d’un vaisseau.

Des signes d’insuffisance vertébro-basilaire, dus à la compression de l’artère vertébrale à son origine, ou des phénomènes de Raynaud peuvent aussi être observés.

 

 

  • Les signes veineux

Les manifestations veineuses du SDTB sont souvent la cause d’une thrombose aiguë des veines axillaires chez de jeunes hommes après des exercices vigoureux comme dans les sports de lancer ou ceux qui nécessitent une abduction et flexion complète fréquente de l’épaule tel la natation, le handball, le basket-ball, le golf, le base-ball ou encore le tennis. Dans ces cas, le diagnostic est suggéré par la présence de douleur, d’œdème et de cyanose associés à des signes fonctionnels tels des fourmillements, des sensations d’engourdissements, de lourdeur du membre et de mal-habileté de la main. Un lacis veineux, turgescent peut se dessiner sur l’épaule et l’hémi-thorax correspondant.

De temps en temps, dans le cas de thromboses veineuses chroniques, on peut noter la présence d’une circulation collatérale vaste, mais cette manifestation est bien souvent intermittente, rendant le diagnostic difficile à établir. Pour confirmer une étiologie vasculaire il sera possible de nous aider des ultrasons duplex.

Néanmoins il faut garder à l’esprit que les étiologies vasculaires représentent moins de 5 % des cas de SDTB.

Causes du SDTB

Le SDTB se manifeste par des symptômes plus ou moins similaires chez les personnes mais présente des étiologies multiples.

1 – Les côtes cervicales 

Malgré la complexité de ce syndrome et la multitude de facteurs le prédisposant, c’est la présence de côtes cervicales qui reste la cause la plus fréquente de sa manifestation.

Classification de ces côtes cervicales en quatre catégories:

    • processus transverse hypertrophique de C7
    • côte rudimentaire sans rapports articulaire avec la côte de T1 (première vertèbre thoracique)
    • une côte incomplète connectée à la côte de T1 par une bandelette fibreuse
    • une côte complète cervicale fusionnée avec la côte de T1

2 – Morphotype 

Les patients typiques qui présentent un SDTB sont des femmes jeunes, minces avec un long cou et des épaules tombantes, qui présentent une douleur chronique dans le cou ou les épaules et des paresthésies d’aspect médian dans le bras et dans la main.

Nous pouvons aussi retrouver à l’inverse ce syndrome chez des personnes hypertoniques, hyper musclées, ayant un métier lourd ou sportif dont la discipline entraîne des déséquilibres musculaires.

3 – Muscles scalènes 

Des lésions cicatricielles des muscles scalènes induisant des variations de trajet des nerfs et vaisseaux ont une corrélation évidente avec l’apparition d’un SDTB.

Le muscle scalène antérieur est aussi impliqué dans la distribution des nerfs du plexus brachial.   Ceci est probablement le résultat de la multitude de variations observées entre C5/C6 et le scalène antérieur. Les variations nous trouvons :

  • la racine C5 antérieure au scalène antérieur,
  • les racines C5 et C6 antérieures au scalène antérieur,
  • les racines C5 et C6 dédoublant le scalène antérieur,
  • la racine C5 antérieure et C6 passant dans le scalène antérieur
  • les racines  C5 et C6 passant par le scalène antérieur, qui était le cas prédominant.

La présence de côtes cervicales concerne 1-6 % de la population générale et se retrouvent approximativement chez 10 % des personnes présentant un SDTB. Dans ces cas, le plexus brachial est généralement formé par les quatrièmes à huitièmes nerfs cervicaux. Cependant, le premier rameau thoracique ventral peut aussi rejoindre le plexus, mais doit parcourir une distance considérable pour cela. En outre, le tronc inférieur du plexus brachial doit prendre le trajet le plus aigu et est ainsi prédisposé à la compression et à la névrite traumatisante.

Une côte cervicale augmente normalement la traversée thoracique. L’artère subclavière, afin de  quitter la cage thoracique et d’aller au niveau axillaire, doit monter à un niveau supérieur. Le fait que cette artère voyagera avec le plexus brachial au-dessus de la côte cervicale ou non dépendra de l’anatomie précise de cette côte anormale. Avec des côtes cervicales droites il y aura moins d’atteintes de l’artère. En outre, quelques cas de côtes cervicales symptomatiques peuvent compresser l’artère scapulaire dorsale car elle résulte de la troisième partie de l’artère subclavière.

4 – Influence de la posture

La posture tient une place non négligeable dans la manifestation du SDTB. Une épaule pendante peut mener à la compression des vaisseaux subclaviers et du plexus brachial entre la clavicule et la première côte. Il a expliqué que la raison de l’épaule pendante proviendrait d’un support musculaire inadéquat de l’omoplate secondaire à des changements dus à la maturation pendant la troisième décennie de vie, menant à un réalignement de la ceinture scapulaire.

 5 – Autres anomalies anatomiques

N’importe quelle anomalie anatomique de la traversée thoraco-brachiale prédispose un patient à présenter un SDTB. Nous pourrons constater que certains cas de SDTB seront liés à des anomalies communes qui incluent des variations dans l’insertion du muscle scalène antérieur ou du muscle scalène moyen, la présence de bandelettes musculaires supplémentaires, des variations dans l’insertion du muscle petit pectoral et la présence de structures neuro-vasculaires qui suivent un trajet atypique.

Nous pourrons aussi constater l’apparition d’un SDTB post-traumatique, suite à des fractures de clavicules ou de premières côtes ayant causées la formation de cals vicieux.

6 – Étiologies fonctionnelles

Elles représentent les dysfonctionnements de membre supérieur ou des déséquilibres au niveau des muscles du cou et de la région de l’épaule, considérés comme responsables. Deux caractéristiques principales sont associées aux causes acquises « fonctionnelles »: l’hypertrophie musculaire qui conditionne le morphotype de la région cervico-scapulaire et le morphotype à scapula abaissée, menant chez quelques patients à un dysfonctionnement du muscle scalène antérieur. Les muscles de la traversée thoracique sont aussi des muscles respiratoires accessoires capables de contractions tonifiantes prolongées en raison de leur haut pourcentage de fibres musculaires de type I. La stimulation chronique de ces muscles augmente le pourcentage de fibres musculaires de type I. Les facteurs impliqués dans cette pathogénie seraient des troubles incluant des phénomènes de stress physiques et mentaux, fréquemment associés aux facteurs psychosociaux défavorables.

Les symptômes de cou et d’épaule sont rapportés chez 45 % des sujets dans certaines professions et sont liés aux mouvements répétitifs et à certaines positions de travail, particulièrement dans les professions exigeant l’utilisation des bras en élévation (coiffeurs, standardistes, chaînes de montage, etc.), avec la tête ou les épaules fléchit antérieurement.

 

 

 

 

Diagnostic Différentiel

 Face aux larges variations et à la non spécificité de la nature des symptômes de présentation typique du SDTB, les cliniciens doivent soigneusement exclure des étiologies neuropathiques spinales et distal cardiaques, pulmonaires, traumatisantes, dégénératives, cervicales, particulièrement dans la population âgée et féminine.

Il faudra aussi exclure le syndrome de Reynaud, une ischémie aiguë, un syndrome du canal carpien qui peuvent se manifester par des symptomatologies évoquant un SDTB.

Traitements

Selon l’étiologie du SDTB les traitements proposés vont pouvoir varier. Parmi ces traitements nous retrouverons :

  • La pharmacologie, avec notamment l’injection de toxines botuliques en intra-musculaire,
  • La kinésithérapie ou physiothérapie, utilisées principalement pour les étiologies posturales et musculaires. Avec un rééducation adaptée elles permettent souvent d’obtenir de très bons résultats,
  • L’ostéopathie, pour libérer les structures composant le défilé thoracique et agir sur la posture, peut aussi obtenir de très bons résultats selon les étiologies,
  • La chirurgie, pour l’ablation d’une côte cervicale ou section d’un scalène par exemple. Elle ne sera pratiquée qu’en dernier recours.

Ostéopathie mon amie

Comme nous avons pu voir précédemment, le SDTB est notamment dû à certaines structures, dysfonctionnements ou postures. L’ostéopathe pourra donc travailler sur toutes les zones qui constituent la traversée thoraco-brachiale afin de libérer les structures vasculaires et nerveuses. L’ostéopathie possédant bon nombres de techniques riches et variées, sera à même de vous soulager durablement et sera efficiente sur le SDTP. L’ostéopathe ira investiguer la totalité des causes mécaniques, viscérales, articulaires, musculaires, ligamentaires, vasculaire eu neurologiques et utilisera les meilleures techniques adaptées.

Dans le cas où une côte cervicale est présente, l’ostéopathe pourra aider à libérer la zone mais les résultats seront la plus part du temps moins probants.

Une rééducation avec un kinésithérapeute peut aussi être envisagée pour accompagner le travail effectué avec votre ostéopathe.

 

Guillaume SOLAZ (Ostéopathe D.O, Le Thor – Vaucluse)

Angélique ILLMANN (Ostéopathe D.O, Le Thor – Vaucluse)

Marion WYSOCKI (Ostéopathe D.O, Le Thor – Vaucluse)

Léna BURLET (Ostéopathe D.O, Le Thor – Vaucluse) 


Avertissement médical & Précautions d’utilisation

L’information présentée ne saurait en aucun cas remplacer un avis médical. Consultez immédiatement votre médecin si vous constatez des douleurs inhabituelles ou le service d’urgences.

Les conseils et exercices présentés dans les vidéos, podcasts ou articles diffusés sur nos sites sont proposés par un professionnel ostéopathe diplômé. Ils sont délivrés dans un cadre de prévention médicale et d’éducation thérapeutique du patient. Ils ne sauraient en aucun cas se substituer à une consultation médicale personnalisée.

Nous vous invitons à demander conseil à votre médecin avant leur mise en application.

Chaque cas étant particulier, un examen médical est nécessaire pour aboutir à un diagnostic. Si les symptômes persistent ou s’aggravent, il est impératif de consulter un médecin ou le service d’urgences.

Vous reconnaissez être pleinement informé du risque que peut représenter la pratique d’exercices physiques et êtes seul responsable de leur bonne exécution.

La responsabilité des auteurs ne saurait être engagée si une blessure survenait lors de la mise en application d’un de ces exercices ou conseils.

Névralgie intercostale & Ostéopathie

Névralgie intercostale & Ostéopathie

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Névralgie pudendale & Ostéopathie

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La Maladie ou Névrome de Morton & Ostéopathie

La Maladie ou Névrome de Morton & Ostéopathie

Définition

La maladie de Morton est une névralgie intermétatarsienne. Cette maladie prend aussi le nom de névrome de Morton ou syndrome de Morton voire aussi de métatarsalgie de Morton. Elle est caractérisée par une douleur vive, généralement située entre le 3ème et 4ème orteil (plus rarement entre le 2ème et 3ème orteil). Cette douleur est consécutive à une irritation du nerf plantaire interdigital qui pourra s’épaissir jusqu’à faire apparaître un renflement. Ce renflement du nerf portera le nom de névrome. La maladie de Morton touche l’adulte de 15 à 80 ans généralement et plus souvent les femmes (75% des cas).

Un peu d’anatomie

Le pied est la partie distale (terminale) du membre inférieur et fait suite au tibia et à la fibula (péroné) via l’articulation de la cheville. Il supporte le poids total du corps en position debout et permet la locomotion. Le pied comprend 26 os et 16 articulations.

Les nerfs plantaires interdigitaux assurent la sensibilité au niveau des orteils ainsi qu’au niveau des espaces intermétatarsiens dans lesquels ils cheminent. En effet, ces nerfs traversent un tunnel ostéo-fibreux appelé canal métatarsien qui est constitué :

  • En bas : ligament transverse superficiel.
  • En haut : ligament transverse intermétatarsien.
  • En latéral : os métatarsiens.

C’est au niveau de ce canal que le nerf peut être comprimé.

Causes

La cause de la maladie de Morton est la conséquence d’une compression du nerf due à une irritation, inflammation, pression ou blessure. Nous pouvons citer :

  • Port de chaussures à talons hauts.
  • Port de chaussures étroites, trop serrées.
  • Pied plat.
  • Position anormale du pied.
  • La pratique de certains sports athlétiques comme la course à pied qui produisent des impacts répétitifs.

Diagnostic

Une échographie ou une IRM peuvent être prescrites par votre médecin afin de visualiser le renflement du nerf ou sa compression. Mais en général, l’examen clinique permet à lui seul dans la majorité des cas de poser le diagnostic. En effet, l’apparition ou du moins l’augmentation de la douleur vive à la pression de l’espace intermétatarsien additionnée du test du clic de Mulder positif donne ce diagnostic. Il est à noter qu’une radiographie du pied peut être réalisée afin d’éliminer d’autres pathologies osseuses ou articulaires.

Les symptômes de la maladie de Morton

  • Une douleur vive à type de brûlure à l’avant du pied qui irradie dans les orteils. Cette douleur cède ou diminue généralement temporairement lors du retrait des chaussures.
  • La sensation de marcher avec un caillou dans la chaussure.
  • Des paresthésies : picotement ou engourdissement des orteils.

Les traitements de la maladie de Morton

  • Semelles : pédicure-podologue.
  • Ostéopathie.
  • Massages.
  • Infiltrations.
  • Chirurgie.

Ostéopathie mon amie

L’ostéopathe déterminera quelles sont les structures en causes dans la compression du nerf et ainsi lever tous les blocages articulaires, ligamentaires et musculaires du pied douloureux, tant au niveau local qu’à distance. En effet, Il sera courant pour l’ostéopathe de venir rééquilibrer le bassin, les genoux, les chevilles pour obtenir une meilleure posture et donc retrouver de meilleurs appuis plantaires.

Les conseils

  • Porter des chaussures larges, souples et confortables afin d’éviter la compression du nerf.
  • Éviter de porter des talons hauts
  • Limiter voire arrêter momentanément les sports impliquant des impacts répétitifs (Course à pied, Football, Basketball, Handball…).
  • Se masser la voûte plantaire afin d’assouplir les structures entourant le nerf.

Guillaume SOLAZ (Ostéopathe D.O, Le Thor – Vaucluse)

Angélique ILLMANN (Ostéopathe D.O, Le Thor – Vaucluse)

Léna BURLET (Ostéopathe D.O, Le Thor – Vaucluse)


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Syndrome du muscle piriforme, sciatalgie ou fessalgie & ostéopathie

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Qu’est-ce que le syndrome du muscle piriforme?

Le syndrome du muscle piriforme est une affection peu commune qui implique Lire la suite

Sciatique, comment la reconnaître ? Conduite à tenir, traitements & ostéopathie

Sciatique, comment la reconnaître ? Conduite à tenir, traitements & ostéopathie

La sciatique est une névralgie du nerf sciatique, c’est-à-dire une douleur du membre inférieur située sur le trajet du nerf sciatique. Elle reste souvent associée à des lombalgies (douleurs lombaires) et formera ce que l’on dénomme : la lombosciatique.

Attention à ne pas confondre la sciatique avec la sciatalgie. La sciatalgie étant une sensation douloureuse sur le trajet du nerf sciatique dû généralement à un spasme du muscle piriforme.

Un peu d’anatomie

Le nerf sciatique, tout en étant le plus gros et le plus long nerf du corps humain, assure  la sensibilité de la partie postérieure du membre inférieur et une partie de ses mouvements. C’est un nerf mixte : il est donc sensitif et moteur.

Il possède plusieurs racines qui naissent de la moelle épinière. Ses racines descendent dans le canal lombaire délimité par les vertèbres afin de former avec les racines d’autres nerfs : « la queue de cheval ». À noter que la moelle épinière s’arrête au niveau de L1 voire L2. Ce qui signifie qu’au-delà de L2, il n’y a plus que des racines des nerfs.

Les deux principales racines du nerf sciatique sont :

  • la racine L5 qui sort entre L4 (4ème vertèbre lombaire) et L5 (5ème vertèbre lombaire),
  • la racine S1 qui sort entre L5 et S1 (1ère vertèbre sacrée).

Les vertèbres sont des éléments de soutien qui sont articulées entre elles, permettant les mouvements du dos (rachis). Elles sont séparées par des disques (disques intervertébraux) qui sont constitués d’un noyau (nucléus pulposus) entouré d’un anneau fibreux (annulus fibrosus).

Ces disques intervertébraux jouent un rôle d’amortisseurs et de répartiteurs des charges. Ils ont tendance à dégénérer rapidement : 25% des patients de 40 ans auront au moins un disque intervertébral détérioré.

Nous pouvons facilement imaginer sur cette image qu’une hernie discale puisse rentrer en conflit avec une des racines nerveuses.

Les symptômes de la sciatique ou lombosciatique

  • Une douleur du bas du dos qui est associée à des douleurs irradiantes dans le membre inférieur.
  • Une douleur souvent déclenchée par un effort.
  • Une douleur augmentée en position assise, lors d’épisodes de toux, d’éternuements ou lors des efforts.
  • Un engourdissement et une faiblesse musculaire pouvant survenir au niveau de la jambe et du pied.
  • Des troubles de la sensibilité avec présence de fourmillements (paresthésies) au niveau de la jambe ou du pied.
  • Un soulagement ressenti le plus souvent en position allongée.
  • Si la racine L5 est touchée, la douleur de la sciatique sera située derrière la cuisse, sur le côté externe du genou, sur le côté externe de la jambe, le dessus du pied et le gros orteil.
  • Si la racine S1 est touchée, la douleur de la sciatique sera située derrière la cuisse, derrière le genou, au niveau du mollet, du talon, de la plante et du bord externe du pied jusqu’aux 3 derniers orteils.
  • L’aspect du membre inférieur est totalement normal malgré la douleur.

Attention : La sciatique ne doit pas être confondue avec le mal de dos et la cruralgie :

Le mal de dos ou lombalgie reste localisé à la partie basse du dos ou région lombaire sans irradiation. (Schéma ci-contre à gauche).

La cruralgie est une douleur du bas du dos qui descend devant la cuisse et jusqu’au genou, voire plus bas jusqu’au bord interne du pied. La douleur suit le trajet du nerf crural formé par des racines nerveuses L3 et L4.

La sciatalgie avec spasme du muscle piriforme (muscle pyramidal).

 

Trajet de la douleur lors d’une sciatique

Trajet postérieur de la sciatique

 

Les autres formes de sciatique

  • La sciatique paralysante avec déficit moteur de la jambe (sciatique déficitaire) : urgence chirurgicale.
  • La sciatique hyperalgique, non calmée par les médicaments antalgiques habituels : prise en charge en milieu hospitalier (urgences…).
  • La sciatique associée à un syndrome de la queue de cheval. C’est-à-dire avec des troubles du contrôle des sphincters urinaire (difficultés à uriner, besoin urgent d’uriner…) et/ou ano-rectaux (constipation) : urgence chirurgicale.

Quelles sont les causes de la sciatique ?

  1. La cause la plus fréquente est la hernie discale.

Le disque intervertébral est constitué d’un anneau fibreux et au centre d’un noyau gélatineux. En cas de sur-sollicitations et/ou d’hyperpression, la partie centrale du disque (le noyau) peut se déplacer au sein de l’anneau périphérique puis faire une protrusion ou une saillie dans le canal rachidien pour former alors une hernie discale lombaire.

La douleur est due à la compression de l’une des racines du nerf sciatique par la hernie discale, associée à une inflammation réactionnelle.

Toutefois, l’existence d’une hernie discale n’est pas forcement associée à des lombosciatiques. En effet, la hernie peut ne pas toucher et donc comprimer la racine.

  1. La sciatique de la femme enceinte

Les troubles de la posture observés lors de la grossesse entraînent souvent des lombosciatiques. La prise de poids pendant la grossesse, augmente en efforts de simples gestes de la vie courante.

  1. L’arthrose

L’arthrose des vertèbres lombaires peut être responsable d’un rétrécissement du canal lombaire appelé canal lombaire étroit.

  1. Un glissement d’une vertèbre.

Un spondylolisthésis est un glissement d’une vertèbre par rapport à la vertèbre sous-jacente.

5. Une fracture vertébrale

Une fracture d’origine traumatique ou un tassement vertébral dû à l’ostéoporose.

6. La spondylarthrite ankylosante qui est une maladie inflammatoire du rachis

7. Un spondylodiscite (Infection du disque intervertébral).

Les traitements

Les traitements seront adaptés à la cause de la sciatique et les principaux sont :

  • Les médicaments : antalgiques, anti-inflammatoires, myorelaxants.
  • La kinésithérapie (massage antalgique, étirement et exercices…).
  • L’ostéopathie (manipulations douces).

En cas d’échec thérapeutique :

Et la chirurgie ?

Elle sera proposée pour les sciatiques paralysantes, hyperalgiques, avec syndrome de la queue de cheval.

Ostéopathie mon amie

Après un interrogatoire minutieux et un examen clinique adapté, votre ostéopathe sera en mesure de vous prendre en charge selon la cause de votre sciatique ou lombosciatique si bien sûr l’ostéopathie n’est pas contre-indiquée dans votre cas.

Le but des manipulations (qui seront douces), sera de libérer les tensions s’exerçant sur le nerf sciatique afin de le soulager et donc de vous soulager. Votre thérapeute s’attardera sur votre rachis dorso-lombaire, votre bassin, vos muscles ainsi que votre posture. Vous recevrez des conseils avisés afin de soulager durablement votre lombosciatique. Notez que ces conseils vous seront personnels et pourront être différents d’un patient à un autre.

Guillaume SOLAZ (Ostéopathe D.O, Le Thor – Vaucluse)

Angélique ILLMANN (Ostéopathe D.O, Le Thor – Vaucluse)


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L’information présentée ne saurait en aucun cas remplacer un avis médical. Consultez immédiatement votre médecin si vous constatez des douleurs inhabituelles ou le service d’urgences.

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Chaque cas étant particulier, un examen médical est nécessaire pour aboutir à un diagnostic. Si les symptômes persistent ou s’aggravent, il est impératif de consulter un médecin ou le service d’urgences.

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